Login

Le billet Le billet

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

«Quelle agriculture, pour quels agriculteurs ? » Dans les années 1970, alors que la restructuration de la production française battait son plein, tout le monde (agriculteurs, économistes, sociologues, politiques) semblait prendre soin des agriculteurs. Avec le résultat que l’on sait : leur nombre a chuté de plus de 1 million à moins de 500 000.

Aujourd’hui, la question posée semble être « quelle agriculture, pour quels consommateurs » ? Les attentes sociétales tournent désormais autour de l’environnement, du bio, des circuits courts, de l’accès à une nourriture de qualité pour le plus grand nombre, de l’amélioration du bien-être animal. La question du nombre d’agriculteurs semble s’être évaporée.

Les consommateurs devraient eux aussi se méfier. Certes, leur nombre est en hausse continue. Mais qu’en est-il de leurs attentes ? Ils déclarent, au fil de nombreux sondages, qu’ils veulent pour les animaux davantage d’accès à l’extérieur, moins de cages et un revenu décent pour les éleveurs. Ils achètent en faisant attention au prix, aux dates limites de consommation… et à l’origine des produits (1). Mais sont-ils vraiment entendus des pouvoirs publics quand on s’apprête à signer des accords commerciaux avec l’Amérique du Sud ou le Canada, qui faciliteront l’importation de viande, de sucre et autres denrées certes sans hormones mais produits dans des conditions non autorisées sur nos terres : utilisation de produits phyto et médicamenteux interdits…

Si l’on s’en tient aux viandes, la majeure partie de ces importations finiront dans les assiettes de la restauration hors foyer (un repas sur cinq en France). Les émissions de télé, les blogs célèbrent les grands chefs, les petits plats dans les grands, le croquant, le gourmand. Mais qu’y aura-t-il demain dans les assiettes des restaurants collectifs ? Les agriculteurs ne seront pas les seuls dindons de cette farce.

(1) Enquête 2018 pour le Lit Ouesterel sur la perception d’un label « bien-être animal et santé ».

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement